LE BILLET BEAUJOLAIS

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RANDONNÉES EN BEAUJOLAIS

LES RANDONNÉES EN BEAUJOLAIS OU L’APPEL DE LA FORÊT

Marre parfois, de passer indéfiniment pour de joyeux pochtrons ! Marre de cette réputation ! Certes, les bringues, les murges, le Nouveau ! L’ambiance festive d’accord ! Néanmoins le Beaujolais, c’est aussi un paysage. Des vignes, des coteaux, des collines ! Mais aussi des bois. Des sapins, des châtaigniers, des acacias, des noisetiers sauvages, des chênes. D’y penser, je me rappelle l’odeur humide des champignons. Le calme du chant des oiseaux qui chatouille le cœur.

Dans ce peu de lumière qui traverse les feuillages, on a plus qu’à écouter. Les oreilles rentrent au-dedans de soi. Qu’il est bon de se reconnecter ! De se relier à cette sensation qu’on oublie trop souvent. Être vivant ! Faire une pause. Sentir et écouter le vacarme du silence. Juste ça …

Puis cheminer au travers des branches et s’accrocher à celles, plus solides des gros arbres, pour nous aider à monter plus haut jusqu’au point de vue à la cime des crêtes. Transpirer et retrouver la clarté du ciel comme si on sortait d’on ne sait où. Comme si le temps s’était arrêté. En fait, les randonnées en Beaujolais sont aussi incontournables que ses caves !

Admirer l’horizon devant soi. S’extasier devant le champ des possibles qu’on réalise soudain et le réveiller d’un espoir surgit de nulle part. Boire un coup. Trouver l’eau plus fraiche et meilleure que d’habitude ! Non, d’habitude, c’est juste qu’on n’y prête pas attention. Le temps d’un instant, tout prend une nouvelle saveur. On se laisse porter par cette joie qui explose dans une lenteur d’agir.

Être bien finalement ne tient pas à un portable hors de prix, ni à une voiture toutes options, ni à un plan d’épargne bien rempli, ni au ménage bien fait, ni à une pelouse bien tondue. Être bien est tout compte fait gratuit. Et se conjugue d’abord au présent. Puis au futur, car on y prend gout et on y revient à ces instants délicieux de retrouvailles avec soi.

S’impressionner soi-même plutôt que les autres. Découvrir l’autre versant. S’aiguiser les sens. Se rapprocher d’un invisible supérieur. De l’ordre de la créativité. Relatif au bouillon intérieur. Puis revenir à la réalité. Au milieu des autres. Tout en connaissant désormais ce mutant que l’on est.

Il semblerait que vivre à la campagne, dans un village où nos aïeux étaient déjà là et où les fêtes sont régulières, nous donne l’impression de nous connaitre bien les uns et les autres. D’être ancré à une terre par héritage. On connait les drames qui nous affectent. L’père Machin a perdu sa femme il y a dix, elle s’est noyée. Alors chacun y va de son gré pour en déterminer la cause. Et puis l’père Bidule ! alors lui il était comme ci ou comme ça dans sa jeunesse, c’est pour ça qu’ son p’tit fils est aussi comme ci ou comme ça ! On traine tous notre boulet d’histoire. Et les croiser, ces habitants qui le connaissent ce boulet, peut parfois soutenir, mais aussi renvoyer une image périmée à laquelle on refuse de coller.

Ah l’anonymat d’une ville ! quel bonheur de sortir de sa case ! quel nouvel élan que d’oser se ressembler sans aucun regard sur soi. Qu’il soit désapprobateur ou pas d’ailleurs. C’est fou comme le superficiel peut alléger quand on grandit dans l’authenticité de la campagne ! C’est comme l’adolescence après l’enfance. La liberté après l’enfermement. Un paradoxe de peur et de courage.

Mais là, en pleine nature, dorénavant oublier le poids des regards qui dévisagent nos vies. De bas en haut et de haut en bas. Certains ne s’en cachent même pas ! Et se balader tranquillement, à l’affût d’un nouveau sentier, dans la réserve naturelle du courant de nos pensées, sur les chemins de randonnées en Beaujolais… Mon si beau beaujolais…

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