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LES CAVES DU BEAUJOLAIS 

Caveau de Clochemerle …intemporel
source https://fr-fr.facebook.com/caveaudeclochemerle/

ET SI ON VISITAIT LES CAVES DU BEAUJOLAIS ?

Quand j’avais cinq ans, et jusqu’à ce que je sois en âge de les faire en brel avec ma bande de potes, la sortie familiale du dimanche après-midi consistait à faire le tour des caves du Beaujolais. Bon, ça se limitait souvent à la première. Celle de Clochemerle ! Mon grand-père y retrouvait ses copains. Des vignerons accoudés au comptoir qui venaient boire des canons et se raconter les nouvelles du village. Entre deux éclats de rire et une gorgée de rouge, ça fusait de bonnes blagues incompréhensibles à mon âge.

Au fur et à mesure des coudes levés, les mots se répétaient et se bafouillaient. Comme si leurs bouches n’arrivaient pas tous à les contenir et les laissaient s’échapper par syllabe. Le regard de ma grand-mère se durcissait et de sa bouche à elle, s’échappaient des souffles d’impatience. Entre « bonnes femmes », elles jaquetaient de la manière dont s’effacerait le mieux la tache de vin sur la nouvelle gabardine violine. Ou du prix du kilo de poireaux, moins cher chez le maraicher du marché couvert de Villefranche qu’au supermarché. Et puis ce joli foulard bleu, il sort d’où ? Du p’tit vendeur, à côté de l’étalage des nappes et des rideaux. Mais attention, il n’est là qu’un lundi sur deux ! Dans les caves du Beaujolais, les discussions s’éternisent pour le plaisir, finalement, de chacun.ne.

La délicieuse odeur émanant du marchand de gaufres dehors m’attirait comme un aimant. Alors, j’abandonnais les conversations de mes grands-parents pour trainer maman par la manche. Et nous voilà debout à regarder la colline d’en face, du sucre glace et un sourire de victoire dans le coin des lèvres. On entendait les imitations de Coluche, Magdane et Desproges que la voix de mon père réussissait à merveille. Ah le tour des caves du Beaujolais le dimanche !

Que c’était amusant ! malheureusement pas très longtemps ! Maman rejoignait le groupe des femmes pour discuter popotte et ménage. Alors, avec une épée invisible, je m’imaginais chevalier non pas de la confrérie des gosiers secs, mais luttant avec courage et bravoure contre les flammes de mes ennemis les dragons. Le vieux foudre en bois tout au fond de la cave, à l’endroit où la lumière éclaire peu, et les tonneaux représentaient des obstacles à franchir et contourner. L’humidité du gore sur le bout de mes chaussures rendait de sa crédibilité à mes histoires. En chaussettes dans ma chambre, escaladant mon bois de lit, tout de suite j’aurai eu l’air moins digne !

En hiver, dès que l’heure du gouter est passée, il fait encore plus froid et la goutte au nez commence vite à perler. La mienne et celles de mes camarades étaient le meilleur prétexte à ces dames pour convaincre leur « bonhomme » de rentrer. On ne va quand même pas faire louper l’école aux p’tits pour avoir fait les caves du Beaujolais tout le dimanche après-midi ! Et les poignées de main se serraient enfin et les bises claquaient dans un joyeux et certain « à la prochaine ! ». Chouette !

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